France:
Radio Calais : Soldatensender Calais, la radio noire !

La station pirate fait un tabac.
Heureux de cette initiative, les soldats allemands et leur hiérarchie ont considéré la station militaire de Calais comme une station allemande officielle de la Wehrmacht, il en existait plusieurs militaires à cette époque.
Par contre, le chef de la propagande nazi, Joseph Goebbels,  savait depuis le début qui le nouvel émetteur était une station pirate, ou plutôt, comme on les appelaient à l'époque une radio noire.
Les radios étaient classée en 3 catégories :
- les radios blanches, les émissions normale ;
- les radios grises des émetteurs qui diffusaient des émissions de propagande sous leur vrai nom
- les radios noires comme Radio Calais qui diffusaient de la propagande en se faisant passer pour une radio de l'autre camps.
Mais « Soldatensender Calais » était pire.. plus noire que noire !
Joseph Goebbels a donné l'ordre de brouiller la station, mais même les émetteurs de brouillage étaient ineficcaces tellement le signal de la station était fort. Du jamais vu en radiodiffusion.

Mais ou est caché l'émetteur ?
« Soldatensender Calais » utilisant l'Aspidistra : Un tout-puissant émetteur sur ondes moyennes installé dans une base ultra-sensible des services britanniques.
L'émetteur était logé dans un abris sous-terrain à l'épreuve des bombes située à Ashdown Forest près de Crowborough dans le Sussex.
Il avait une puissance de 500 kw. Il fut utilisé après la guerre par la BBC. (Voir l'article dans la rubrique Grande-Bretagne)
Seules les antennes, constituées de 3 mats en treillis de 110 mètres de haut, étaient visibles.
Les heures de diffusion de la station ont été progressivement augmentées entre la fin de 1943 et 1944. Les programmes, qui étaient très séduisant afin de se confondre avec une radio allemande, ont comporté de plus en plus toutes sortes de rumeurs, d'insinuations subtiles et d'informations intérieures inquiétantes.

Les perles de la station :
Soldatensender Calais avait fait mention d'une nouvelles «super-armes» ultra-modernes américaines au phosphore capable de pénétrer n'importe quoi.
Le général allemand commandant le fort qui bloquait l'avance sur la péninsule de Cherbourg insista sur le fait qu'il avait reçu l'ordre de se battre jusqu'au dernier homme.
Puis, en négociant, le commandant a proposé que si les Américains pouvaient tirer un de ces nouveaux obus au phosphore, cela prouverait que sa position était sans espoir. Les Américains ont tiré un obus antichar ordinaire dans le mur du fort. Le général est sorti avec ses hommes.

Calais libéré, la station change de nom.
À la fin de 1944, avec la chute de Calais aux Canadiens, «Soldatensender Calais» se rebaptisa simplement «Soldatensender West» et continua comme avant dans son rôle de porte-parole du soldat allemand. Il demandait la fin de la guerre, afin de sauver l'Allemagne.
La cible de l'attaque était maintenant Hitler, la station a rapporté comment il avait été réduit à une épave nerveuse, maintenue vivante seulement par des injections répétées de drogues.

Ce n'était pas la seule initiative de ce genre :
En 1943, Sefton Delmer a lancé une autre station de radio diffusée en allemand, appelée Deutsche Kurzwellensender Atlantik (Radio allemande à ondes courtes atlantiques).
Le nom de l'émission de radio a été raccourci à « Atlantiksender ».Les émissions étaient destinées à la marine et aux U-boots de l'armée allemande.