Histoires de radio

Belgique:
Emissions mondiales RTBF International: La retraite à 65 ans.




De la RTT à RTBF International en passant par Voix de la Concorde, voix de l'Amitié et Radio 4 !



1923 : Régie des Télégraphes et des Téléphones
La station "Bel Radio" de la Régie des Télégraphes et des Téléphones à Ruysselede, diffusait des émissions d'informations, en morse et en phonie, vers la colonie.

1934 : Premier bulletin quotidien d'informations vers l'Afrique.
Le bulletin d'informations transmis par l'émetteur de la  RTT à Ruysselede vers le Congo devient quotidien.

1940 : l'Office National Belge de Radiodiffusion
Pendant la guerre, le Gouvernement belge en exile souhaite développer une station de radiodiffusion à Léopoldville. Officiellement, le but est de couvrir la Belgique pour remonter le moral des compatriotes expatriés. Officieusement, les Belges souhaitent avoir leur propre radio, sans devoir subir le contrôle britannique sur ses émissions diffusées par la BBC. 
De son côté, le Gouvernement britannique est opposé et faire rayonner la voix de la Belgique à travers le monde!
Heureusement, les Américains viennent à la rescousse et offrent 1 émetteur en ondes courtes de 50 kW à Léopoldville et un second aux Français pour installer à Brazzaville.
Pour calmer les Britanniques, le Gouvernement belge offre la possibilité à la BBC d'utiliser la station à certaines heures afin de mieux couvrir l'Amérique.
C'est le début de l'O.R.N.B.: l'Office National Belge de Radiodiffusion. Une radio dépendant du Gouvernement belge à Londres et qui n'avait aucun lien avec Radio Congo belge.

1945 : Émissions mondiales « La voix de la Concorde »
La guerre finie, faute de moyen en Belgique, c'est cette station qui continuera à assurer la présence belge au niveau international.
Les installations de Léopoldville sont été utilisées par le service mondial de l'INR sous le nom de « Belgium Calling The World » et « La voix de la Concorde ».
Elle utilisait l'indicatif OTC la puissance d'émission était de 2 × 50 kW. Indicatifs OTC2 et OTC5

1952 : « La voix de la Concorde » est rapatriée à Bruxelles.
Les émissions mondiales émettent depuis le centre émetteur de Wavre. Ultramoderne, le nouveau centre dispose de 2 émetteurs 100 kW Brown-Boveri et d'un émetteur Telefunken de 20 kW. Le réseau d'antennes permet de diffuser vers le Congo, l'Europe du Sud et l'Europe du Nord, l'Extrême-Orient, l'Amérique du Nord et du Sud. Les émissions vers l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord continuent, néanmoins à être diffusées par les anciens émetteurs de 50 kW de Léopoldville. (Voir l'article détaillé sur ce centre )

1953 : « La Voix de l'Amitié - De Vriendschapbode»
Après s'être appelée « La voix de la Concorde » les émissions mondiales de la Belgique sont rapatriées à Bruxelles et prendra les noms de « La Voix de l'Amitié - De Vriendschapbode - The International Goodwill Station». L'émetteur de 20 kW rentre en service actif afin de disposer de trois fréquences.

1959: Climat tendu au Congo.
La voix de l'Amitié augmente le volume d'émissions dans les langues vernaculaires. Le réseau d'antennes rideaux vers l'Afrique est amélioré et renforcé par deux antennes rideaux supplémentaires.
Par contre, elle diminuera progressivement ses émissions dans les autres langues, car le Ministère des Affaires Étrangères ne lui attribue plus sa dotation. Outre les langues africaines la station de diffuse plus qu'en français et néerlandais et ne conserve qu'une petite émission en anglais.
La petite équipe, constituée surtout de transfuge de Léopoldville, continuera à réaliser son travail comme avant, mais avec des moyens incomparables.

1960 : L’INR/NIR cède sa place à la RTB/BRT.
Un changement de nom suite à l'arrivée de la TV et un changement de tutelle, car la radio télévision dépend des Affaires culturelles et non plus au Ministère des PTT, mais ce changement n'a pas eu d'impact sur les émissions mondiales.
La RTB/BRT est divisée en 2 Instituts : un francophone, l'autre néerlandophone. Les services techniques et les émissions mondiales sont rattachées et forment un troisième institut : l'Institut des Services Communs.

1961 : Nouvelles missions suite à l'indépendance du Congo
Le rôle des journalistes qui avaient travaillé au Congo était primordial, car seul eux connaissaient le terrain et la sensibilité des habitants afin d'interpréter et filtrer les informations.
Hélas la direction considérait les émissions mondiales comme la maison de repos. Voir la case prison ! Les journalistes statutaires défaillants étaient envoyés en punition aux émissions mondiales. Heureusement,

Au cours des années suivantes deux tendances s'affrontent.
En période de crise au Zaïre, la retransmission en direct d'un journal national, au cours duquel un homme politique critiquait le Zaïre, avait engendré des émeutes à Kinshasa! Suite à ces incidents, la direction et le pouvoir politique prennent conscience de l'importance du "mondial". L'engagement de journalistes qualifiés, conscient des réalités africaines, suit... on ne peut se contenter de relais des émissions nationales!

1969 : Quatrième émetteur OC à Wavre
Les émissions mondiales héritent d'un émetteur Thomson-CSF de 50 kW, un ancien émetteur de la R.T.T. qui avait été acheté pour servir au Congo belge.
Par ailleurs, certaines émissions d'informations sont prises en relais par « La Voix de la Révolution » à Bujumbura au Burundi.

1970 : La fédéralisation de la Radio-Télévision.
À la suite de la fédéralisation de la Belgique, les émissions mondiales sont divisées. Le service français rejoint la RTB et le service flamand la BRT.
La séparation définitive des deux organismes se traduit par la mise en place.
Si l'on applique les consignes, chaque radio doit considérer l'autre comme une station étrangère même si elles se partagent les installations d'émissions, En clair: Sans concertation, le responsable RTB adresse à l'IFRB à Genève (le Gendarme des ondes courtes) les horaires et fréquences de diffusion de la « voix de l'amitié ». Pendant que son collègue néerlandophone rédige le même document pour les émissions de la « Vriendschapbode ». Quelques semaines plus tard, ils reçoivent tous deux une correspondance de l'IFRB leur signalant un risque d'interférence, car ils diffusent tous deux sur la même fréquence vers la même destination!
Heureusement, malgré des rappels à l'ordre, les techniciens traversaient le couloir et travaillait en concertation avec leurs homologues de l'autre langue. À noter que sur la console en forme de "U" la partie droite comportait des inscriptions en néerlandais alors qu'elles étaient en français sur la partie gauche!

1972 : Wavre se développe.
Deux émetteurs de 250 kW, qui avaient été commandés avant la fédéralisation, sont installés afin de remplacer les émetteurs de 20 et de 50 kW.

1977 : La fédéralisation se confirme.
La RTB cède se place à la RTBF et la BRT cède sa place à VRT.
Du côté des émissions mondiales, « La Voix de l'Amitié » change de nom et devient « Radio 4 International » et « De Vriendschapbode » devient « Radio Vlaanderen Internationaal ».

1992 : RTBF, Radio 4 International c'est fini.
Fin des émissions de Radio 4 International de la RTBF.
De son côté, le BRT devenue VRT rachète les émetteurs OC à la RTBF.
Le plus original dans le système fédéral belge: C'est la radio flamande qui prendra la place laissée par la radio francophone pour assurer un service international en langue française.
RVI (Radio Vlaanderen Internationale) diffusait en néerlandais, français, espagnol, anglais et allemand et utilisait les 4 émetteurs de Wavre (2 x 100 kW et 2 x 250 DW).

1999 : RTBF, le retour sur ondes courtes.
Février 1999, après 7 ans d'absence, RTBF lance une nouvelle radio qui s’adresse à l’Afrique centrale: Dotée d'un budget de 6,374 millions de francs, RTBF International relaie essentiellement les principales émissions de La Première.
Comme elle vient de revendre ses émetteurs en ondes courtes de Wavre à la BRT, faute d'accord, elle se tourne vers la Deutsche Telekom pour utiliser le centre émetteur de la Deutsche Welle à Jülich.

2001 RVI change de centre émetteur.
En 2001 Radio Vlaanderen Internationaal cesse d'utiliser les émetteurs en ondes courtes de Wavre. Il était plus intéressant de louer du temps d'antenne dans d'autres centres émetteurs: Parmi ses sous-traitants :
Krasnodar 250 kW, Samara 200 kW et Petropavlovsk 250 kW en Russie
Rampisham 500 kW et Skelton 250 kW en Grande-Bretagne.
Meyerton 250 kW en Afrique du Sud.
Dhabayya 250 kW aux Émirats arabes unis
Bonaire 250 kW aux Antilles néerlandaises.
Tachkent 100 kW en Ouzbékistan
Jülich 100 kW en Allemagne.

2005 : RTBFi, le retour des ondes courtes à Wavre !
Malgré la concurrence d'internet, la RTBF a décidé d'investir 950.000 euros dans l'achat d'un nouvel émetteur en ondes courtes Telefunken qui sera installé à Wavre.

2005 : VRI, fin du ridicule communautaire!
La station flamande Radio Vlaanderen Internationaal met fin à ses émissions en français, vu que son homologue francophone va diffuser en français à l'international.

2007 : RTBFi, le nouvel émetteur OC DRM entre en action
Les émissions de « RTBFinternational » sont diffusées sur 9970 kHz vers le Sud de l'Europe par le nouvel émetteur.
Le centre émetteur Deutsche Telekom à Jülich assurait le service sur les autres fréquences.

2009 : RTBFi, nouvelle fin des ondes courtes
L'expérience Digitale Radio Mondiale fut de courte durée : la RTBF cesse la diffusion en ondes courtes de « RTBFinternational » le 31 décembre 2009.
Une situation incompréhensible le nouvel émetteur en ondes courtes, flambant neuf, de technologie moderne est mis définitivement hors service. Économie de bouts de chandelles, car cet émetteur avait une faible consommation. Le peu de maintenance qu'il demandait était facilité par le fait qu'il était situé juste à côté de l'émetteur en ondes moyennes 621kHz qui continuait à diffuser « RTBFinternational »!

2009 : RVI, transfert du 1512khz de Wolvertem vers le 927khz à Wavre
De son côté, les émissions flamandes diffusées sur 1512 kHz (600 kW) depuis Wolvertem sont supprimées.
C'est l'émetteur de Wavre sur 927khz reprend la diffusion du programme de Radio Vlaanderen Internationaal avec une antenne moins performante et sur une fréquence où la propagation à longues distances est moins bonne et avec une puissance inférieure. Cherchez l'erreur !

2011, VRI c'est terminé.
Radio Vlaanderen Internationaal met la clé sous le paillasson. Tout le service est supprimé,

2017, Une fin programmée!
Les pylônes de la VRT à Wolvertem, qui avaient été conservés "en vue d'une utilisation future" sont dynamités.
À Wavre, la survie de RTBF international sur ondes moyennes était incertaine, la direction générale a fait une déclaration disant que les ondes moyennes seraient arrêtées fin 2017.
Finalement, émetteur a été arrêté, car l'installation électrique, qui datait des années 50, n'était plus conforme et le distributeur d'électricité exigeait des travaux importants.

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Légendes des photos.

- La station Bel Radio de la RTT à Ruiselede
- OTC La voix de la Concorde à Léopoldville
- ORU La Voix de l'Amitié à Wavre-Overijse
- Les studios de la Place Flagey à Bruxelles
- QSL années 1970
-
- Le centre émetteur de Wavre en 2017
- Noluvel émetteur abandonné après quelques mois de service.

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Merci à tous !

J'ai réalisé de nombreuses photos au cours de ma carrière, d'autres m'ont été fournies par les radiodiffuseurs ou d'anciens collègues, que je remercie.
Si vous ne souhaitez pas qu'une photo soit publiée j'invite l'auteurs et la personne photographiée à me contacter par mail: michel chez fremy.be .