Histoires de radio
Roumanie:
153 kHz: Bod Brasov et la guerre des grandes ondes.
L'émetteur GO toujours actif: un survivant d'une guerre des ondes entre Allemagne et Roumanie.
Une existence paisible depuis 1929.
L'émetteur de Brasov, situé sur le territoire de la commune de Bod à environ 10 km au nord de Brasov (Situation de l'émetteur : 45°45′22.27"N 25°36′26.77" E).
Un émetteur provisoire de 20 kW avait été installé, l'antenne était suspendue entre deux mâts en bois.
En 1933, l’ingénieur Cartianu Popescu fut chargé de construire les installations définitives. L'émetteur de 150 kW, installé par Guglielmo Marconi, était raccordé à une antenne en T suspendue entre deux mâts haubanés de 250 mètres de haut.
Il est entré en service le 1ᵉʳ janvier 1936 sur 160 kHz conformément au plan de fréquences de la Convention de Lucerne de 1934.
L'alimentation électrique était assurée par des groupes diesel, installés sur le site.
Suite à la mise en place du plan de Copenhague en 1950, la fréquence est passée de 160 kHz à 155 kHz.
1958 l'Allemagne occupe la fréquence.
Avec l'autorisation des troupes d'occupation britanniques, la Nordwestdeutsche Rundfunk fait installer à Mainflingen un émetteur pour couvrir officiellement la République Fédérale Allemande et officieusement, la République Démocratique Allemande.
En 1962, la station commence ses émissions sur 151 kHz. Une fréquence qu'elle s’attribue sans se soucier des plans de fréquences de l'U.I.T. !
Les deux stations interfèrent.
La nouvelle station à Mainflingen cause de l'interférence à l'émetteur roumain de Bod-Brasov, titulaire de la fréquence de 155 kHz, comme prévu dans le plan de Copenhague.
Les autorités roumaines n'ont pas protesté à l'époque, si bien que le Gouvernement allemand a considéré la situation comme approuvée.
Toujours sans réaction de la Roumanie, en 1965, la BP officialise et fait enregistrer une notification au plan de fréquences. Cette procédure actait un changement mais n'avait aucune portée légale.
Deutsche Bundespost transfère l'émetteur.
En 1965, la Deutsche Bundespost, organisme responsable des émetteurs en RFA, décide de remplacer l'émetteur de Mainflingen par un nouveau centre émetteur situé à Donebach. Le motif est de ne plus perturber les émissions du signal horaire de DCF.
Deux mois après la mise en service du nouvel émetteur, l'administration des télécommunications de Roumanie se plaint des interférences de Donebach lors de la réception de l'émetteur de Bod sur le territoire roumain.
Le changement de lieu d'émission de 60 km, qui aurait dû faire aussi l'objet d'une notification à l'IFRB, ce qui n'a pas été fait.
Plainte officielle de la Roumanie à l'IFRB
L'IFRB (International frequency Registration Board) se contente d'enregistrer les demandes et notifie aux deux radiodiffuseurs qu'ils doivent coopérer.
Dans l'attente d'une négociation, les Roumains mettent la pression : En 1965, la Roumanie augmente la puissance de son émetteur : Un émetteur Thomson-Houston de 1200 kW rentre en action.
Fin 1968, les autorités des télécommunications roumaines ont invité leurs homologues allemands à venir à Bucarest pour étudier une solution.
Finalement, c'est un véritable marchandage qui fut organisé. Toutes les solutions ont été évoquées : Entre la possibilité pour les Allemands d'installer une antenne directionnelle à Donebach au lieu de l'antenne omnidirectionnelle ou d'offrir aux Roumains de compensations économiques en échange de la suppression de l'émetteur.
Comme la délégation allemande n'était pas autorisée à signer un accord, une délégation roumaine a été invitée à se rendre en Allemagne en avril 1969.
Rentrés au pays, les différents services allemands ont tenté de trouver une solution : Les affaires étrangères voyaient l'aspect légal. Le ministère des Postes envisageait même de continuer à utiliser la fréquence, quitte même à se mettre à dos les Roumains et l'Union Internationale de Télécommunications, dont dépendait l'I.F.R.B.
Un accord. Pas pour longtemps !
Comme c'était le ministère des Postes allemand qui avait le pouvoir de décision, un protocoles officiels a été signé et la BP s'engageait à modifier son antenne afin de limiter le signal en direction de la Roumanie.
Les travaux ont été réalisés en 1972, alors que l'on préparait la Convention de Genève pour l'attribution des fréquences OL et OM en remplacement du plan de Copenhague.
Le plan de fréquences de la Convention de Genève de 1975 attribua la fréquence de 153 kHz aux deux stations et stipula les limites de l'émetteur de Donebach : 500 kW le jour et 250 kW la nuit, toujours avec un minimum de rayonnement dans la direction de BraÅŸov.
La fin de la guerre froide :
En 2003, Radio Romania remplace l'émetteur Thomson-Houston de 1200 kw par un émetteur Harris DX-200 tx de 200 kW.
En Allemagne, le DLF a arrêté la diffusion sur cette fréquence le 31 décembre 2014.
Brasov continue à diffuser son programme « Radio Antena Satelor ». Il partageait sa fréquence uniquement avec ses voisins lointains :
La Norvège qui diffusait avec 100 kW le programme NRK1. Bien que l’émetteur était très important pour sa flotte de pêche en mer de Barrent, NRK a arrêté cet émetteur ne gardant que les ondes moyennes.
Il reste donc Alger Chaîne 1 à Bechar, qui n’a pas l’intention d’arrêter et son émetteur vient d'être renouvelé avec une puissance de 2000 kW.
Autre émetteur à Bod:
Bod-Brasov diffuse aussi sur ondes moyennes avec 14 kW. L'antenne est constituée d'un mât haubané, qui se trouve juste à côté de l'antenne à ondes longues.
L'émetteur de Brasov, situé sur le territoire de la commune de Bod à environ 10 km au nord de Brasov (Situation de l'émetteur : 45°45′22.27"N 25°36′26.77" E).
Un émetteur provisoire de 20 kW avait été installé, l'antenne était suspendue entre deux mâts en bois.
En 1933, l’ingénieur Cartianu Popescu fut chargé de construire les installations définitives. L'émetteur de 150 kW, installé par Guglielmo Marconi, était raccordé à une antenne en T suspendue entre deux mâts haubanés de 250 mètres de haut.
Il est entré en service le 1ᵉʳ janvier 1936 sur 160 kHz conformément au plan de fréquences de la Convention de Lucerne de 1934.
L'alimentation électrique était assurée par des groupes diesel, installés sur le site.
Suite à la mise en place du plan de Copenhague en 1950, la fréquence est passée de 160 kHz à 155 kHz.
1958 l'Allemagne occupe la fréquence.
Avec l'autorisation des troupes d'occupation britanniques, la Nordwestdeutsche Rundfunk fait installer à Mainflingen un émetteur pour couvrir officiellement la République Fédérale Allemande et officieusement, la République Démocratique Allemande.
En 1962, la station commence ses émissions sur 151 kHz. Une fréquence qu'elle s’attribue sans se soucier des plans de fréquences de l'U.I.T. !
Les deux stations interfèrent.
La nouvelle station à Mainflingen cause de l'interférence à l'émetteur roumain de Bod-Brasov, titulaire de la fréquence de 155 kHz, comme prévu dans le plan de Copenhague.
Les autorités roumaines n'ont pas protesté à l'époque, si bien que le Gouvernement allemand a considéré la situation comme approuvée.
Toujours sans réaction de la Roumanie, en 1965, la BP officialise et fait enregistrer une notification au plan de fréquences. Cette procédure actait un changement mais n'avait aucune portée légale.
Deutsche Bundespost transfère l'émetteur.
En 1965, la Deutsche Bundespost, organisme responsable des émetteurs en RFA, décide de remplacer l'émetteur de Mainflingen par un nouveau centre émetteur situé à Donebach. Le motif est de ne plus perturber les émissions du signal horaire de DCF.
Deux mois après la mise en service du nouvel émetteur, l'administration des télécommunications de Roumanie se plaint des interférences de Donebach lors de la réception de l'émetteur de Bod sur le territoire roumain.
Le changement de lieu d'émission de 60 km, qui aurait dû faire aussi l'objet d'une notification à l'IFRB, ce qui n'a pas été fait.
Plainte officielle de la Roumanie à l'IFRB
L'IFRB (International frequency Registration Board) se contente d'enregistrer les demandes et notifie aux deux radiodiffuseurs qu'ils doivent coopérer.
Dans l'attente d'une négociation, les Roumains mettent la pression : En 1965, la Roumanie augmente la puissance de son émetteur : Un émetteur Thomson-Houston de 1200 kW rentre en action.
Fin 1968, les autorités des télécommunications roumaines ont invité leurs homologues allemands à venir à Bucarest pour étudier une solution.
Finalement, c'est un véritable marchandage qui fut organisé. Toutes les solutions ont été évoquées : Entre la possibilité pour les Allemands d'installer une antenne directionnelle à Donebach au lieu de l'antenne omnidirectionnelle ou d'offrir aux Roumains de compensations économiques en échange de la suppression de l'émetteur.
Comme la délégation allemande n'était pas autorisée à signer un accord, une délégation roumaine a été invitée à se rendre en Allemagne en avril 1969.
Rentrés au pays, les différents services allemands ont tenté de trouver une solution : Les affaires étrangères voyaient l'aspect légal. Le ministère des Postes envisageait même de continuer à utiliser la fréquence, quitte même à se mettre à dos les Roumains et l'Union Internationale de Télécommunications, dont dépendait l'I.F.R.B.
Un accord. Pas pour longtemps !
Comme c'était le ministère des Postes allemand qui avait le pouvoir de décision, un protocoles officiels a été signé et la BP s'engageait à modifier son antenne afin de limiter le signal en direction de la Roumanie.
Les travaux ont été réalisés en 1972, alors que l'on préparait la Convention de Genève pour l'attribution des fréquences OL et OM en remplacement du plan de Copenhague.
Le plan de fréquences de la Convention de Genève de 1975 attribua la fréquence de 153 kHz aux deux stations et stipula les limites de l'émetteur de Donebach : 500 kW le jour et 250 kW la nuit, toujours avec un minimum de rayonnement dans la direction de BraÅŸov.
La fin de la guerre froide :
En 2003, Radio Romania remplace l'émetteur Thomson-Houston de 1200 kw par un émetteur Harris DX-200 tx de 200 kW.
En Allemagne, le DLF a arrêté la diffusion sur cette fréquence le 31 décembre 2014.
Brasov continue à diffuser son programme « Radio Antena Satelor ». Il partageait sa fréquence uniquement avec ses voisins lointains :
La Norvège qui diffusait avec 100 kW le programme NRK1. Bien que l’émetteur était très important pour sa flotte de pêche en mer de Barrent, NRK a arrêté cet émetteur ne gardant que les ondes moyennes.
Il reste donc Alger Chaîne 1 à Bechar, qui n’a pas l’intention d’arrêter et son émetteur vient d'être renouvelé avec une puissance de 2000 kW.
Autre émetteur à Bod:
Bod-Brasov diffuse aussi sur ondes moyennes avec 14 kW. L'antenne est constituée d'un mât haubané, qui se trouve juste à côté de l'antenne à ondes longues.
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Merci à tous !
J'ai réalisé de nombreuses photos au cours de ma carrière, d'autres m'ont été fournies par les radiodiffuseurs ou d'anciens collègues, que je remercie.
Si vous ne souhaitez pas qu'une photo soit publiée j'invite l'auteurs et la personne photographiée à me contacter par mail: michel chez fremy.be .